
Danny Boyle revient au film de zombies !
L’invité de marque du Festival International du Film Fantastique de Bruxelles édition 2025 s’est prêté au jeu de la masterclass en revenant sur les temps forts de sa carrière, surtout sur les thrillers de sa filmographie récompensée par ailleurs par deux Oscars en 2009 pour Slumdog Millionnaire.
Danny Boyle était déjà venu à Bruxelles pour le festival lors de la sortie de son premier long métrage, Petits Meurtres entre Amis en 1995, et de nouveau invité pour la sortie de 28 Jours Plus Tard en 2003, son premier gros succès international. Plus de vingt ans plus tard, il nous a fait l’honneur d’une conférence passionnante sur l’ensemble de sa carrière, avec un focus particulier sur ses films de « genre », devant le public présent dans l’auditorium du Palais des Expositions de Bruxelles forcément conquis d’avance.
Il est d’ailleurs venu avec la bande annonce exclusive de la suite directe de 28 Jours Plus Tard, grand moment collégial de pur plaisir devant ces quelques extraits vraiment flippants, en exclusivité mondiale car le film 28 Ans Plus Tard sort au cinéma en juin prochain, premier opus d’une nouvelle trilogie espérée, les deux premiers films ayant été tournés à la suite (Nia DaCosta a réalisé le second) et la production cherchant encore un financement pour lancer le tournage du dernier film. Au casting on retrouvera Cillian Murphy (révélé par 28 Jours Plus Tard), Jodie Comer, Aaron Taylor-Johnson et Ralph Fiennes, un ensemble d’acteurs britanniques pour cette histoire qui recentre l’action sur le Royaume-Uni ravagé par le virus.


Danny Boyle fait Chevalier de l’ordre du Corbeau au BIFFF 2025.
Morceaux choisis de l’interview :
- Il a accepté d’être adoubé Chevalier de l’Ordre du Corbeau au BIFFF cette année, mais…
« On m’a proposé le titre de Chevalier au Royaume-Uni quand j’ai fait la cérémonie pour les Jeux Olympiques de Londres. Ils font ça en général, ils vous offrent d’être chevalier, mais j’ai refusé. »
- Il aurait pu devenir prêtre.
« Je viens d’une famille catholique de la classe ouvrière à Manchester et je devais à l’origine devenir prêtre, ma maman voulait que je devienne prêtre. Il y a beaucoup de similarités entre être un prêtre et être un réalisateur. En gros, vous devez dire aux gens ce qu’ils doivent faire. (…) Je devais entrer au séminaire, l’école pour les prêtres, et c’est un professeur de mon école qui m’a dit que je ne devrais pas faire ça, que je devrais attendre. Effectivement, c’était le rêve de ma mère, donc je n’y suis pas allé et j’ai découvert les filles et tout ça. J’ai fini par aller à l’université dans le nord du Pays de Galle, à Bangor, et j’y ai fait mes débuts comme réalisateur. ».
- Il a récupéré les droits de 28 Jours Plus Tard (il n’a pas réalisé la suite 28 Mois Plus Tard) afin d’en continuer l’histoire.
« Les droits du film original ont eu vingt ans et c’est le terme du contrat à l’origine avec la Fox. Et puis ils ont été rachetés par Disney. Et habituellement, ce qui est attendu est de prolonger le terme du contrat. Mais nous leur avons repris les droits parce que nous étions en train d’essayer de faire une suite (avec Alex Garland au scénario – ndlr). Nous avions cette idée pour une trilogie de films qui est basée sur le film original, pas sur le deuxième film car le virus est renvoyé par les Français vers l’Angleterre. L’Europe continentale est sauvée alors que la fosse du virus se trouve en Angleterre et dans les îles britanniques. »


Masterclass Danny Boyle le samedi 12 avril 2025 à Brussels Expo.
- Ce qu’il peut nous révéler sur le nouveau film – sans spoilers :
« Ce n’est pas un film urbain, le premier est plus urbain, l’action se passait évidemment dans une ville, mais cette fois nous restons à l’écart des villes et des cités, pour des raisons de sécurité. On a tourné en Northumbrie, une zone au nord-ouest de l’Angleterre, au-dessus du Yorkshire. Vraiment un endroit magnifique si vous avez l’occasion de visiter, c’est très beau. (…) Ça s’appelle Holy Island (l’île sainte – ndlr) ou Lindisfarne, c’est une île très spéciale dans la culture britannique car c’est là que la chrétienté est arrivée au Royaume-Uni, apparemment. Les Vikings y ont mené un siège. C’est une ressource précieuse car elle n’est pas connectée au territoire continental, il y a une marée et une digue-route qui traverse. C’est devenu une partie intégrante de notre scénario et cela explique pourquoi les survivants sont originaires de cette île, ils sont protégés de l’île principale où le virus a pris le dessus et a évolué de la façon dont vous le verrez dans le film. »



Séance de dédicaces après la conférence.
- Quelles sont ses influences dans le cinéma de science-fiction ?
« Alien a eu tellement d’influence. Je l’ai revu récemment et c’est absolument ailleurs, une catégorie à part. (…) Si je devais choisir une seule scène du cinéma, ce serait la séquence du « chestburster » (l’embryon alien qui perce la poitrine de l’intérieur, ndlr). Quand on pense que cette scène a plus de 40 ans, quand on la regarde maintenant, c’est toujours aussi effrayant. (…) Solaris de Tarkovski, il le développait en même temps que 2001, c’est extraordinaire de penser qu’il faisait ça en Russie alors que Kubrick faisait 2001. Ces deux films sont magnifiques. Ils sont les géants sur les épaules de qui nous nous tenons encore, vraiment. »
Vous retrouverez prochainement les critiques des films vus cette année pendant le festival sur le site d’Écran et Toile.
Vers les autres éditions du Festival International du film fantastique de Bruxelles.
Photos : @Simply.Mad 2025
