Une playlist nostalgique pour terminer ce mois de novembre bien terne. Dans les années 80, Hollywood avait compris l’intérêt de marquer les esprits lors de la sortie d’un film en matraquant les ondes radio avec des chansons souvent écrites spécifiquement pour le film, ou plus rarement reprenant une chanson déjà sortie auparavant et rendue populaire grâce au succès au cinéma. Parmi les artistes à l’oeuvre, des talents confirmés et des succès d’un jour.
J’ai délibérément fait l’impasse sur le Ghostbusters de Ray Parker Jr. et sur la machine à hits qu’est Dirty Dancing (Patrick Swayze avec She’s Like the Wind, Eric Carmen avec Hungry Eyes, Bill Medley et Jennifer Warnes avec The Time of My Life). On les entend encore souvent en radio ou ailleurs, pas la peine d’en rajouter une couche 😉
J’ouvre la danse avec une de mes chansons préférées issues d’un film. Si le long métrage – remake de La Féline de Jacques Tourneur – n’a pas durablement marqué les esprits malgré la présence de l’énigmatique Nastassja Kinski, la chanson-titre composée par Giorgio Moroder et David Bowie a largement contribué au succès a posteriori du film. Pour des questions barbantes de droits, Bowie a dû enregistrer une version différente pour son album Let’s Dance.
Une chanson popularisée par Tarantino dans le film Inglourious Basterds 26 ans plus tard, on peut aussi l’entendre sur la B.O. de Atomic Blonde avec Charlize Theron. Giorgio Moroder, compositeur entre autres de la B.O. électro du film Midnight Express, remettra ça en composant d’autres hits pour le cinéma : Together in Electric Dreams avec Philip Oakey, le chanteur de Human League (Electric Dreams, 1984) et The NeverEnding Story, entre autres.
David Bowie : Putting Out The Fire (1983) – La Féline
Un film musical à mi-chemin entre Grease et les films pour ados ? Mais c’est Footloose bien sûr, qui fit de Kevin Bacon une star. Kenny Loggins co-écrit la chanson-titre qui le propulse à l’international. L’autre rouleau-compresseur issu de la musique du film : Let’s Hear It for the Boy par Deniece Williams. Loggins chantera plusieurs autres chansons de films, et retrouvera d’ailleurs un énorme succès avec la B.O. de Top Gun deux ans plus tard.
Kenny Loggins : Footloose (1984)
Le duo anglais Eurythmics a été imposé par la production au réalisateur de l’adaptation du roman 1984 de George Orwell. Si le film de Michael Radford a rencontré un succès d’estime à sa sortie et a été redécouvert depuis, l’album du groupe pop a fait un véritable carton. A noter que la chanson SexCrime n’est pas entendue dans le film mais a été utilisée pour les bandes annonces.
Eurythmics : SexCrime (1984) – 1984
Un film fantastique familial adapté d’un roman de l’Allemand Michael Ende par son compatriote Wolfgang Petersen, des péripéties et des créatures dont J.K. Rowling se sera sans aucun doute souvenue quand elle commença à écrire Harry Potter, et une chanson-titre composée par Giorgio Moroder pour le chanteur Limahl qui venait d’être viré du groupe Kajagoogoo. Si vous regardez la série Stranger Things sur Netflix, cette chanson vous dira forcément quelque chose 😀
Limahl : The NeverEnding Story (1984)
En 1985, Cyndi Lauper avait enchaîné les hits et se posait en concurrente de Madonna au sommet des charts. Steven Spielberg, producteur du film Les Goonies, lui demande de diriger la partie musique pop de la bande originale. Les gamins du film, dont James Brolin, et Spielberg himself apparaissent dans le clip.
Cyndi Lauper : The Goonies ‘R’ Good Enough (1985) – Les Goonies
Tina Turner joue Entité (Aunt Entity en V.O.) dans le troisième chapitre de la saga Mad Max face à Mel Gibson. En plus de ça, elle porte la chanson-titre du film dans les tops internationaux avec un tube inarrêtable. Elle apparaît dans le clip vidéo avec une tenue et une perruque rappelant son rôle dans le film.
Tina Turner : We don’t need another hero (1985) – Mad Max 3
J’avoue, j’ai un faible pour ce film de John Hughes depuis l’adolescence, et cette chanson tourne encore régulièrement dans mes écouteurs à ce jour. En plus on la doit à Danny Elfman qui la chante avec son groupe de l’époque Oingo Boingo. Oui, parce que le talentueux compositeur de musique de films (collaborateur de Tim Burton) est un touche-à-tout ! Un titre hautement addictif. La magnifique Kelly LeBrock, la créature du film, apparaît à la fin du clip.
Oingo Boingo : Weird Science (1985) – Une Créature de Rêve
Je ne pouvais pas passer à côté de la chanson de ce film culte, une production Steven Spielberg, de nouveau. Le groupe de Huey Lewis venait de rencontrer un certain succès aux Etats-Unis quand le réalisateur Bob Zemeckis leur demanda une chanson, puis deux, pour la bande originale du film, le plus grand succès du groupe. La DeLorean et Doc font un caméo dans le clip.
Huey Lewis and the News : The Power of Love (1985) – Retour vers le Futur
On retrouve Kenny Loggins sur la bande originale d’un des plus grands succès au cinéma de 1986, le film qui envoya Tom Cruise au firmament des stars. Loggins est présent sur le film avec une deuxième chanson, Playing with the Boys. La chanson Danger Zone est très souvent citée dans la série animée culte Archer car c’est la préférée du héros.
Kenny Loggins : Danger Zone (1986) – Top Gun
Qui dit Top Gun, pense forcément à la chanson du groupe Berlin. Take my Breath Away a été composée par Giorgio Moroder et a remporté de nombreuses récompenses, dont l’Oscar et le Golden Globe de la Meilleure Chanson Originale, rien que ça. Le groupe américain ne rencontrera plus que des succès moindres après ce tube international.
Berlin : Take my Breath Away (1986) – Top Gun
Une autre chanson culte pour moi, un film de chevet de mes jeunes années, une fois de plus dû au regretté John Hughes. Le groupe électro suisse sort ce titre en 1985 sur l’album Stella, mais c’est grâce au film qu’il devient un tube énorme, encore étonnamment efficace et intemporel. La chanson est entendue par la suite dans de nombreux films, séries TV et publicités; même l’acteur principal du film, Matthew Broderick, s’est illustré en 2012 dans une pub pour Honda qui rend hommage au chef d’oeuvre de Hughes, sur fond de la musique de Yello.
Si vous n’êtes pas du genre à couper un film dès l’apparition du générique de fin, vous vous rappellerez de la scène post-générique de Deadpool dans laquelle Ryan Reynolds rend hommage à Ferris Bueller, peignoir et rupture du 4ème mur à l’appui. Chick, chicka chicka !
Yello : Oh Yeah (1986) – La Folle Journée de Ferris Bueller
Ce film est un autre de mes péchés mignons, ça fait longtemps que je ne l’ai pas revu, mais j’ai usé la cassette au temps révolu et béni des vidéoclubs. Le co-scénariste et réalisateur Michael Gottlieb a beau affirmer ne pas avoir vu le film de 1948 Un Caprice de Vénus avec la sculpturale Ava Gardner, il est difficile de ne pas voir les similarités entre les deux histoires. Le groupe Starship venait de publier un album avec cette chanson lorsqu’elle fut utilisée pour le film et propulsée au sommet des hit parades. Le clip reproduit le décor et des scènes du long métrage.
Starship : Nothing’s Gonna Stop Us Now (1987) – Mannequin
Carly Simon écrit la chanson après lecture du scénario de Working Girl que réalise Mike Nichols… et remporte grâce à elle la sacro-sainte trilogie des récompenses aux Etats-Unis : Oscar, Golden Globe et Grammy de la meilleure chanson originale pour un film ! Un hymne joyeux dont le clip a été tourné sur le ferry de Staten Island à New York, ferry que prend l’héroïne du film jouée par Melanie Griffith. Elle apparaît d’ailleurs dans le clip avec Joan Cusack, qui tient également un rôle dans le long métrage.
Carly Simon : Let the River Run (1988) – Working Girl
Voilà pour cette plongée dans la musique et le cinéma américain des années 1980, je dois aussi citer les chansons Up Where We Belong de Joe Cocker et Jennifer Warnes (Un Officier et un Gentleman, 1982), Eye of the Tiger de Survivor (Rocky III, 1982), Maniac de Michael Sembello et Flashdance… What a Feeling de Irene Cara (Flashdance, 1983), The Heat Is On de Glenn Frey (Le Flic de Beverly Hills, 1984), Against All Odds de Phil Collins (Contre toute attente, 1984), Don’t You (Forget About Me) de Simple Minds (The Breakfast Club, 1985), When the Going Gets Tough, the Tough Get Going de Billy Ocean (Le Diamant du Nil, 1985), Into the Groove de Madonna (Recherche Susan Désespérément, 1985), Hazy Shade of Winter par The Bangles (Neige sur Beverly Hills, 1987), Kokomo des Beach Boys (Cocktail, 1988) et d’autres encore que j’oublie sûrement.
Tout connaître des chansons de la saga James Bond ? La playlist est à écouter ici !