
The debt that all men pay.
(La dette que tout homme doit payer.)
C’est avec cette énigme remontant à la fin de la Guerre civile américaine en 1865 qu’est lancée la nouvelle chasse au trésor menée par Benjamin Gates et ses partenaires d’aventures.
Nous avions fait connaissance dans un premier film sorti en 2004 avec le héros féru d’histoire et d’archéologie interprété par Nicolas Cage. Benjamin Franklin Gates a grandi dans une famille qui l’a bercé d’histoires sur l’ordre des Templiers et leurs secrets, lui-même historien amateur et cryptologue, il n’a de cesse de chercher la vérité sur les conspirations multiples à l’origine des États-Unis d’Amérique.
Une espèce de cousin éloigné d’autres personnages fictifs tels que Indiana Jones (Harrison Ford) et Robert Langdon (Tom Hanks), il retrouve dans ce second opus sorti trois ans plus tard son comparse Riley Poole (Justin Bartha) et son ex-petite amie Abigail Chase (Diane Kruger) alors que sa propre famille est impliquée par l’apparition d’un nouvel élément dans l’assassinat du Président Abraham Lincoln en 1865, quelques jours après la fin de la Guerre de sécession.
Bien décidé à laver le nom de son ancêtre et à résoudre la nouvelle énigme qui se présente à lui – de plus liée au mythe des mystérieuses cités d’or du « Nouveau monde » – Ben, aidé par ses amis et ses parents, se lance dans une course effrénée entre Paris, Londres, Washington et le mont Rushmore pour faire éclater la vérité et coiffer au poteau les conspirateurs bien décidés à y parvenir avant lui pour des raisons plus obscures.



Le pont de Bir-Hakeim à Paris; film (2007) vs réalité (2021)
Alors que le premier film se limitait ainsi aux États-Unis – historiquement et géographiquement parlant – cette fois le scénario emmène nos héros en Europe, plus précisément à Paris et Londres, sur les traces de nouveaux messages codés devant les aider à résoudre l’énigme finale. Réellement tournées dans les deux capitales du « Vieux monde », voici les séquences que nous retrouvons dans le film :



Le pont de Bir-Hakeim sur la Seine, la tour Eiffel en arrière-plan.
- À Paris, nous retrouvons Ben et Riley sur le toujours très sollicité pont de Bir-Hakeim – qu’il est inutile de présenter si vous avez vu, au choix, les films Inception, Peur sur la Ville, Munich et bien d’autres – notons malgré tout dans cette scène une légère erreur géographique servant sans doute l’histoire : le mini hélicoptère radiocommandé par Riley donne l’impression que la réplique miniature (11,50 m) de la statue de la Liberté, située au bout de l’île aux Cygnes au milieu de la Seine, est toute proche alors qu’environ 850 mètres séparent le pont de Bir-Hakeim de la statue (en contrebas du pont de Grenelle). Cette dernière a été inaugurée en 1889 à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris et du centenaire de la Révolution française. Mais revenons-en à nos deux amis et à leur hélico muni d’une caméra, ils se font questionner par deux agents de la paix à vélo qui les aident finalement à traduire une inscription cachée dans la torche que porte notre mini Lady Liberty. Aviez-vous remarqué que l’un des deux Français était interprété par le sociétaire de la Comédie-Française Guillaume Gallienne ?



Deux cinéphiles en voyage pour recréer cette séquence du film à Paris !
L’inscription révèle un indice qui les conduit ensuite à Londres à la recherche d’un bureau fabriqué à partir de l’épave du bateau de la Royal Navy HMS Resolute coincé en Arctique au milieu du 19e siècle. Retrouvé par les Américains, il fut retapé et renvoyé à la reine Victoria à titre diplomatique et il servit encore son pays pendant une vingtaine d’années avant d’être finalement démantelé. Si, dans le film, il existe deux bureaux identiques fabriqués à partir du bateau – l’un pour le Président américain et l’autre pour la Reine – dans la réalité Victoria fit cadeau d’un seul bureau unique au président Hayes en 1880 et d’autres meubles furent également fabriqués, mais donc pas de bureaux jumeaux comme le film nous le laisse croire ! Ce n’est évidemment pas la seule liberté prise avec l’Histoire par cette franchise de films (idem pour la série récente), il faut donc en avoir conscience, soit on prend les informations du film comme pure fiction, soit on décide de creuser un peu pour connaître le fin fond de l’histoire, au choix 😉



Pont de Bir-Hakeim à Paris; film (2007) vs réalité (2021)
- Pendant ce temps, l’équipe adverse menée par Mitch Wilkinson (Ed Harris) s’est trompée de statue de la Liberté en allant à New York où aucun indice ne les attend sur le modèle géant.



La statue de la Liberté sur Liberty Island à New York, Buckingham Palace à Londres.
- Et c’est donc à Buckingham Palace que la suite de l’énigme est trouvée par Gates et Abigail, dans un compartiment secret du fameux bureau (fictif) qui dévoile à son tour une nouvelle énigme pour que la chasse au trésor puisse continuer de plus belle. Si les scènes d’intérieur n’ont évidemment pas pu être réellement tournées au palais royal – c’est Lancaster House toute proche qui le double – on peut malgré tout voir lors d’un plan large à la fin de la séquence le vrai palais de Buckingham lorsque Ben et Abigail quittent les lieux, même si lors des gros plans (autant pour l’entrée que pour la sortie du palais) les acteurs sont en réalité à plusieurs kilomètres de là, au portail est du Old Royal Naval College de Greenwich sur Park Row; d’ailleurs on reconnaît très bien le décor particulier du mur des loges qui entourent les grilles d’enceinte à cet endroit, elles-mêmes différentes de celles du vrai palais royal. Ce n’est pas la seule fois que Lancaster House double ainsi Buckingham Palace : on peut voir ses riches intérieurs dans les films Victoria, Les jeunes années d’une reine; Le discours d’un roi et dans les séries Downton Abbey et The Crown.



Liberty Island, New York; Statue de la Liberté à Paris; grilles de Buckingham Palace à Londres; film (2007) vs réalité (1999, 2018 et 2013)
- Dernière partie européenne avec la course-poursuite destructrice en plein Londres entre la voiture de la team Gates et celle de la team Wilkinson qui cherche à leur arracher la clé de la nouvelle énigme menant au trésor. Comme souvent au cinéma, le chemin emprunté dans la séquence est fait de petits bouts filmés à plusieurs endroits de la ville et assemblés en dépit du bon sens géographique, par exemple si la poursuite commence à la sortie de Lancaster House sur Cleveland Row, les voitures traversent ensuite la Tamise sur Westminster Bridge juste pour bien montrer qu’on est à Londres car tout de suite après, on les retrouve de nouveau sur la rive d’en face sans qu’ils aient traversé un pont ou un tunnel… C’est en effet en plein cœur de la City, le quartier historique des affaires de la capitale, que la voiture conduite par Gates se fait tirer dessus, c’est d’ailleurs Tudor street que l’on peut reconnaître lors de la scène où une (fausse) statue équestre se fait décapiter par un fût de bière ! Poursuivant sa route pour un court moment de répit, Gates se retrouve dans la petite rue piétonne Birchin Lane où il force le passage, un camion sur les talons (enfin, sur les roues). Nouvelle traversée de la Tamise sur le Southwark Bridge d’où Ben lance dans le fleuve la planchette qui porte la nouvelle énigme, ce qui met fin momentanément à la course-poursuite.
- C’est dans un malin plan en fondu enchaîné entre la cathédrale Saint-Paul de Londres et le Capitole des États-Unis que nous changeons de continent, plan montrant ainsi les similitudes architecturales entre les dômes des deux bâtiments historiques. C’est donc à Washington D.C. que la suite de l’aventure va prendre place, non sans un léger détour par Mount Vernon sur les rives du Potomac, il s’agit de la plantation du premier président américain, George Washington, transformée en musée. Ben Gates y kidnappe momentanément le président actuel (Bruce Greenwood) pour atteindre la prochaine énigme, rien que ça ! Étape suivante : la Librairie du Congrès que l’on avait déjà vue dans le premier film des aventures de Benjamin Gates trois ans plus tôt, et c’est enfin au sein du pittoresque mémorial du Mont Rushmore au Dakota du sud que la chasse au trésor trouvera sa conclusion. Vous savez, c’est ce massif montagneux qui présente le visage de quatre présidents américains sculptés dans sa roche : Washington, Jefferson, Roosevelt (Theodore) et Lincoln. Cette œuvre monumentale est due au sculpteur Gutzon Borglum qui dirigea les travaux entre 1927 et 1941 (initialement les bustes des présidents devaient également être sculptés). Merci à Alfred Hitchcock pour avoir rendu ce monument célèbre dans le monde entier grâce à une séquence iconique de son film La Mort aux Trousses en 1959.



Les trois statues de la Liberté parisiennes.
Remarque : Savez-vous où trouver les deux répliques originales de la statue de la Liberté à Paris ? Le sculpteur de la grande dame, le Français Auguste Bartholdi, a d’abord réalisé un moule en plâtre à partir duquel plusieurs versions ont été sculptées en bronze et offertes lors de diverses inaugurations : celle du Jardin du Luxembourg n’est plus qu’une copie moderne suite à des dégradations (l’originale est au musée d’Orsay) et celle de l’île aux Cygnes est posée là depuis 1889. Celle, beaucoup plus récente, qui trônait devant le Musée des Arts et Métiers (où se trouve d’ailleurs le moule original de Bartholdi) a migré en 2021 vers l’ambassade française à Washington D.C. où elle devrait rester jusqu’en 2031.
Vous pouvez retrouver plus d’images tirées du film Benjamin Gates et le Livre des Secrets dans la rubrique Galerie de photos du site.
Photos : @Simply.Mad 1999, 2013, 2018 et 2023 (et captures d'écran du DVD Benjamin Gates et le Livre des Secrets, Buena Vista 2008)