Histoires de crocs, de Dracula à Buffy

Nosferatu et moi

Écoutez-les donc. Ils sont les enfants de la nuit. Quelle douce musique, n’est-ce pas ?

Comte Dracula (Gary Oldman)

Une magnifique exposition consacrée aux vampires par la Cinémathèque française lors de la saison 2019/2020.

La Cinémathèque française est vraiment un lieu exceptionnel, située depuis 2005 dans le parc de Bercy, dans un bâtiment imaginé par l’architecte Frank Gehry pour l’American Center à l’origine (le Walt Disney Concert Hall de Los Angeles, c’est lui aussi). La cinémathèque a été cofondée en 1936 par Henri Langlois qui a consacré sa vie à la sauvegarde du cinéma en tant que patrimoine. Les autres fondateurs en sont l’historien du cinéma Jean Mitry et le réalisateur Georges Franju.

Très vite un petit musée et une salle de projection verront le jour, et plusieurs décennies plus tard, la cinémathèque est toujours un rendez-vous immanquable pour tous les cinéphiles. En plus des projections et des expositions temporaires, une bibliothèque propose des milliers de livres, revues, dossiers de presse et autres documents précieux récoltés au cours du 20ème siècle. Le président actuel est le cinéaste Costa-Gavras.

Ma première visite à la Cinémathèque française remonte à 2012 pour la sublime exposition consacrée à Tim Burton. De nouveau j’ai fait le déplacement vers Paris en 2020, un petit mois avant la pandémie, pour l’expo spéciale vampires, un thème qui m’a toujours fascinée.

Rentrons dans le vif du sujet : l’exposition Vampires, de Dracula à Buffy nous présentait dans une scénographie sombre et mystérieuse – comme il se doit pour créer l’ambiance – moult affiches de films, photos de tournage, costumes et accessoires ayant servi sur de grands classiques du genre tels le Nosferatu de Werner Herzog (1979) avec Klaus Kinski dans le rôle-titre ou le sublime Dracula de Coppola (1992).

L’expo était classée thématiquement et chronologiquement pour mieux saisir l’évolution du mythe de Dracula – mais pas que, d’autres suceurs de sang étaient abordés aussi – depuis les auteurs précurseurs s’étant intéressés au vampirisme, du Vampyre de Polidori à Alexandre Dumas père jusqu’à l’édition du roman de Bram Stoker en 1897.

La partie consacrée au cinéma était bien sûr la plus importante, la légende du buveur de sang étant un sujet qui a toujours inspiré les cinéastes, de la toute première adaptation non officielle de Dracula par F.W. Murnau avec le film muet Nosferatu en 1922, en passant par les versions Universal Monsters (Bela Lugosi dans le rôle du comte à 2 reprises, rôle qu’il avait d’abord créé au théâtre), Hammer Films (Sir Christopher Lee à 7 reprises, mais il a aussi repris le rôle pour un autre studio), sans oublier toutes les séries B, voire Z, les parodies et remakes… bref on recense actuellement dans le monde près de 200 longs métrages dédiés au seul bon comte sanguinaire.

Parmi toutes les pièces réunies pour l’exposition, j’ai été particulièrement marquée par cette peinture de Bouguereau inspirée de la Divine Comédie de Dante et justement intitulée Dante et Virgile, cette toile datant de 1850 visible au musée d’Orsay. Les dessins préparatoires pour les costumes du Dracula de Coppola étaient également superbes à voir, oeuvres de la costumière japonaise Eiko Ishioka qui remporta un Oscar bien mérité pour son travail. La robe de chambre satinée rouge sang et brodée d’or, portée par Gary Oldman dans une séquence mythique du film, était exposée dans toute sa splendeur.

Bela Lugosi est Dracula, costumes d’Entretien avec un Vampire, dessin de Tim Burton pour Dark Shadows, les outils du Prof. Van Helsing, affiches de films.

Chaque thème du vampire à l’écran (classique, sexy, gore, avant-gardiste, moderne…) était illustré d’extraits de films, du plus connu au plus expérimental (même Andy Warhol s’était adonné au genre). De quoi passer deux heures à frissonner de plaisir à la (re)découverte de certains titres parfois oubliés.

Phénomène plus récent, quoique Dark Shadows remonte déjà aux années 1960, la série TV s’est emparée avec délectation du mythe du vampire et l’expo ne l’avait pas oublié en présentant Buffy, True Blood, Vampire Diaries et autre The Strain.

Une exposition très complète, assurément captivante que l’on soit un amateur convaincu ou un néophyte. Et j’en redemande !

Décidément, le jour me nuit.

Comte Dracula (Leslie Nielsen)

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Photos : @Simply.Mad et @Lena 2020

Publié par Simply.Mad

Geek, cinéphile, fan de science-fiction et de bande dessinée. Aime un peu trop le chocolat.

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