
Je clôture (pour le moment) le dossier Bond avec ma visite de l’expo itinérante qui était de passage à Paris en 2016.
Après avoir fait littéralement le tour du monde depuis 2012 (Londres, Madrid, Moscou, Dubaï, Melbourne, Toronto, Mexico City, etc.), la magnifique expo prenait ses quartiers à la Grande Halle de La Villette.
Le caractère international de Bond n’est plus à démontrer – par son côté globe-trotter, par les pays divers traversés et les îles exotiques visitées, par la mixité de ses personnages secondaires (Bond girls, méchants, espions) – l’attrait de la saga partout dans le monde n’est pas juste dû au pur divertissement proposé par chacun des films, mais est clairement aussi obtenu grâce à cette dimension globale des longs métrages. Rien d’étonnant donc à ce qu’une exposition d’envergure consacrée à l’univers de Bond ait trouvé son public sur chaque continent.
C’est donc au Parc de la Villette que le petit monde de l’agent 007 a élu domicile pendant quelques mois de l’année 2016, dans la Grande Halle qui abritait jadis la halle aux boeufs au coeur des anciens abattoirs, inauguré en 1867 le bâtiment a été repensé en lieu d’exposition à la fin des années 1980.
500 objets issus des 24 films de la saga (Spectre était sorti au cinéma l’année précédente) : deux Aston Martin, des gadgets en tous genres, les costumes, maquettes, des photos de tournage et croquis… tout était réuni pour célébrer l’esthétique de la saga bondienne et ses inspirations, voire son impact sur la mode depuis plus de 50 ans. Une plongée fascinante dans la fabrication du mythe pour tous les fans de Bond et une belle façon pour les plus jeunes de découvrir la légende.
J’avais déjà pu visiter l’exposition Bond, James Bond au Science Museum de Londres en 2002, fort sympathique quoique assez réduite. Quatorze ans, un nouvel acteur et 4 films plus tard, l’expo 50 Years of Bond Style montée grâce à Eon Productions (producteur des films) avait mis les petits plats dans les grands en présentant des objets rarement exposés aux yeux du public, allant des films Dr. No à Spectre.





La Grande Halle, la mythique Aston Martin DB5, la DB10 de Spectre, les multiples visages de James, l’attaché-case made in Q
La scénographie vous invitait dès l’entrée dans l’univers de 007, les espaces immenses de la Grande Halle permettant la mise en avant d’installations gigantesques. Tout d’abord accueillis par non pas une, mais deux voitures : la mythique Aston Martin DB5 vue dans Goldfinger ou encore dans GoldenEye et la fabuleuse DB10 de Spectre. Plus loin la reproduction à échelle réelle de la fameuse scène de Goldfinger avec la malchanceuse qui finit dorée de la tête aux pieds.
La pièce maîtresse était sans aucun doute la grande salle toute de noir revêtue, dont les grands écrans accrochés aux murs montraient des extraits de films, avec le long des parois une suite impressionnante de costumes retraçant l’historique de la saga cinématographique, et au centre la table de jeu où se déroule la passionnante partie de poker de Casino Royale entre James (Daniel Craig) et le Chiffre (Mads Mikkelsen).




Quoi d’autre ? Le département Q et sa panoplie de gadgets qui montrent l’évolution de la technologie au fil des décennies. Les montres de luxe. Des maquettes à échelle réduite utilisées dans les scènes à effets spéciaux (la destruction d’un palais de Venise dans Casino Royale, le feu du manoir Bond dans Skyfall, le dirigeable de Zorin Industries de Dangereusement Vôtre, la navette spatiale de Moonraker).
Les smokings de Bond, toutes ères confondues (même le kilt porté par George Lazenby dans Au service secret de Sa Majesté), les robes de soirée sophistiquées des Bond girls qui représentent à elles seules les modes qui passent, les différentes tenues des grands méchants des films, même les maillots de bain de Dr. No et de Meurs un Autre Jour ! Le film Spectre était fatalement bien représenté avec les sublimes costumes de la fête des morts de Mexico City à laquelle James se mêle, par exemple.
Les plus grands couturiers ont travaillé au look des personnages des films, on apprend ainsi que si Brioni habillait le Bond de Pierce Brosnan, Daniel Craig se glissait avec une aisance évidente dans les costumes sur mesure de Tom Ford.
Parmi les objets les plus emblématiques, on retrouvait encore le chapeau tranchant d’Oddjob (Harold Sakata) dans Goldfinger, la prothèse dentaire de Requin (Richard Kiel) ou le pistolet d’or de Scaramanga (Christopher Lee). Même le taxi coupé en deux de Dangereusement Vôtre 😉
Naturellement, le créateur du personnage, le romancier Ian Fleming, n’était pas oublié d’entrée de jeu à travers plusieurs éditions de livres et documents dactylographiés exposés.
Un magnifique travail d’archives, rien que pour nos yeux.
D’autres expositions sur le cinéma à découvrir ici. D’autres sujets liés à l’univers de Bond ici.
Photos : @Simply.Mad 2016