Masterclass John McTiernan à Bruxelles – BIFFF 2022

BIFFF 2022 - tickets de cinéma

Welcoooome (back) !

Le festival belge du film fantastique est revenu à son format habituel pour sa 40ème édition. À une date différente et dans un nouveau lieu, mais il est de retour et c’est le principal.

Vous nous avez manqué, bande de Biffeurs !

Après trois ans et demi d’absence, pour son 40ème anniversaire, le festival a donc quitté Bozar en centre-ville pour investir le Palais des Expos de Bruxelles (alias Brussels Expo) pour 13 jours de programmation de films et de courts métrages, de masterclasses, de maquillages horrifiques et d’animations toutes aussi affreuses.

Le Bal des Vampires faisait également son grand retour, par contre pas de Zombie Walk cette année (le lieu ne s’y prêtant guère, sans doute… l’Atomium, on en fait vite le tour 😀 ).

Chaque année, la tradition veut qu’un grand nom de la bande dessinée franco-belge illustre l’affiche du festival. On a ainsi vu passer au fil des années Moebius, Enki Bilal, Rosinski, Hugo Pratt, François Schuiten, Marini, etc. L’affiche de cette édition particulière à plus d’un titre a été dessinée par le Belge Benn (la BD Mic Mac Adam) qui l’a conçue comme un hommage à l’acteur Lon Chaney, alias « l’homme aux mille visages » du cinéma muet. C’est donc son horrible masque du film Londres après Minuit (de Tod Browning, 1927) qui figure sur l’affiche en 2022.

Je me suis rendue au festival les 1er et 10 septembre pour voir des films – forcément – mais surtout pour assister à la Masterclass donnée par le réalisateur américain John McTiernan. J’espère que son nom vous dit quelque chose si vous êtes fan du cinéma d’action des années 80 et 90… Predator, Piège de Cristal, À la Poursuite d’Octobre Rouge, Last Action Hero, c’est lui ! Mais aussi Medicine Man, Le 13ème Guerrier et le remake de L’ Affaire Thomas Crown avec Pierce Brosnan (qu’il avait déjà dirigé dans son premier long métrage en tant que scénariste et réalisateur, Nomads, en 1986).

McTiernan – McT pour les intimes – a d’abord été fait Chevalier de l’ordre du Corbeau et a reçu sa statuette de corbeau en guise de prix honorifique pour l’ensemble de sa carrière, attention qui a semblé lui faire très plaisir, lui dont les démêlés avec la justice il y a vingt ans ont stoppé net la carrière, ayant été blacklisté par Hollywood.

John McTiernan est fait Chevalier de l’Ordre du Corbeau et reçoit son Corbeau honorifique.

L’interview a ensuite été menée par le journaliste de la RTBF Gorian Delpâture.

Morceaux choisis :

  • Il a préféré le cinéma au théâtre où il avait débuté après avoir fait la fameuse école Juilliard de New York.

« La réalisation de films, c’était pour moitié de l’ingénierie. Ça l’est toujours. La réalisation, c’est pour moitié de l’ingénierie. »

  • Il a vu La Nuit Américaine de François Truffaut plusieurs fois de suite dans la même journée quand il était jeune aspirant metteur en scène.

« Je suis allé voir un film en particulier. J’ai commencé au matin quand le cinéma a montré le film ce jour-là et je l’ai regardé toute la journée jusque minuit ou 1 heure du matin. Et c’était Truffaut, c’était La Nuit Américaine. Et l’idée était de dépasser l’histoire, de voir plus loin que tout ça… Un film est une succession de plans, d’images, dans un ordre particulier qui implique, qui engage les spectateurs… ».

  • Il a écrit le scénario de son premier film, Nomads, et même s’il a toujours participé aux réécritures des scénarios qu’il a tournés ensuite, il n’a plus écrit de scénario original depuis lors.

« Je n’en ai pas eu l’occasion, je n’en ai pas eu le temps. Vous savez, on m’a donné l’occasion de faire des films… et j’aurais dû… j’aurais dû prendre le temps… Ces vingt dernières années, j’ai achevé des scripts que j’avais commencés vingt ans avant. J’ai quatre films que je veux faire, si j’en ai l’opportunité, avant d’arrêter. »

  • Le producteur Joel Silver avait proposé le film Commando, avec Arnold Schwarzenegger, à McTiernan après avoir vu Nomads.

« J’avais promis à quelqu’un de faire un autre film et j’ai refusé Commando. Joel est revenu avec son film suivant, il m’a proposé Predator et j’ai dit oui. »

  • Au début du tournage de Predator au Mexique, tout le monde est tombé malade à cause de la nourriture (ou plutôt de l’hygiène de la cuisine).

« On avait Arnold sous perfusion quand il n’était pas à l’écran, en train d’attendre pour ses scènes. On lui remettait du fluide entre les plans. »

  • Ce qu’il pense de Arnold Schwarzenegger (avec qui il a travaillé deux fois).

« Arnold est merveilleux. Arnold est un homme merveilleux. Arnold est un homme honorable, honnête… Il est exactement ce que vous voyez. C’est vraiment dommage qu’il ne puisse pas se présenter pour être Président des États-Unis… Il est Républicain… mais Arnold n’est absolument pas un fasciste… »

  • Pourquoi tant de fusillades dans ses films ?

« Quand je faisais Predator, je recevais continuellement ces notes du studio … pour avoir plus de scènes de fusillades, plus de gros plans d’armes. Apparemment ce producteur exécutif qui poussait en ce sens avec un certain fétichisme pour les armes … et contractuellement je ne pouvais pas dire non, donc ce que j’ai fait, c’est que j’ai dit : écoutez, je vais créer une scène où vous aurez cinq longues minutes avec rien que des armes en train de tirer. Je voulais une situation que je pouvais contrôler, donc ils tirent, tirent, tirent, tirent, tirent et ils ne touchent rien. Ce qui est ma notion d’un compromis moral, je ne fais pas de la pornographie de l’armement. »

Masterclass John McTiernan le jeudi 1er septembre 2022 à Brussels Expo.

Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez retrouver mon compte-rendu de la Masterclass avec quelques anecdotes et photos supplémentaires sur le site Écran et Toile.

Et je vous conseille également ce numéro spécial de l’émission BiTS diffusée en 2014 sur Arte et que vous pouvez revoir sur Youtube :

Le style McTiernan : Entre Predator et Die Hard – BiTS

Si Barry Sonnenfeld a lui aussi eu les honneurs d’une Masterclass – à laquelle je n’ai pas pu me rendre – qui lui était consacrée le 8 septembre pendant le festival, il est réapparu sur la scène de la salle Ciné 1 du Palais 10 deux jours plus tard lors de la diffusion de La Famille Addams qu’il avait réalisé en 1991 (tout comme McTiernan l’avait d’ailleurs fait pour la diffusion de Predator la semaine précédente). Dans le cadre de cette rétrospective, le très sympathique Sonnenfeld a répondu à quelques questions au sujet du film (à lire ici) et de ses acteurs (Raul Julia, Angelica Huston, Christina Ricci et Christopher Lloyd). Et quel plaisir de revoir ce film fantastique familial sur grand écran, il n’a pas pris une ride !

Barry Sonnenfeld le samedi 10 septembre 2022 à Brussels Expo.

Comme chaque année, le festival proposait une partie exposition avec entre autres les créations de La Recyclerie Fantastique mais aussi des maquillages créés en direct (body painting, make-up contest) et des rencontres lors de sessions de questions-réponses ou de dédicaces avec les réalisateurs et parfois les acteurs venus présenter leur film.

Le réalisateur Vanya Peirani-Vignes est venu présenter son film Blast; Exposition de La Recyclerie Fantastique.

Pour retrouver mes critiques des 5 films vus pendant le festival, je vous invite à passer sur le site des amis d’Écran et Toile grâce à qui j’ai pu me rendre au BIFFF cette année, en tant qu’envoyée spéciale 😉

Vers les autres éditions du Festival International du film fantastique de Bruxelles.

Photos : @Simply.Mad 2022

Publié par Simply.Mad

Geek, cinéphile, fan de science-fiction et de bande dessinée. Aime un peu trop le chocolat.

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